Qui a peur de Bolkestein?
Conflit, résistances et démocratie dans l'Union européenne
Au milieu des années 2000, la ratification du Traité constitutionnel européen place les questions européennes au cœur de l’actualité politique. Les critiques à l’égard de l’Europe sont alors alimentées par la contestation du projet de libéralisation poussée de toutes les activités de services dans l’Union européenne prévu par la directive dite « Bolkestein », du nom du Commissaire néerlandais pour le Marché intérieur. Pour la première fois dans l’histoire de la construction européenne, des mobilisations politiques et sociales de grande ampleur parviennent à infléchir, en s’appuyant sur le Parlement européen, la position de la Commission et des gouvernements avant que la législation ne soit adoptée. Afin de comprendre l’impact hors du commun des résistances à la libéralisation des services, Amandine Crespy a mené à Bruxelles, Paris et Berlin une enquête sur les rouages européens du conflit, au-delà de la polémique autour de la figure du « plombier polonais ». Elle montre comment les partis politiques de la gauche radicale et sociale-démocrate, ainsi que les organisations syndicales et altermondialistes, ont mobilisé des réseaux à l’échelle européenne et politisé la question des services par un discours commun invoquant la défense de l’Europe sociale. Les résultats de cette recherche nourrissent au final une réflexion plus large sur le rôle du conflit dans la démocratie et les conditions de légitimation d’un système politique européen qui se voudrait délibératif.
Type | Book |
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Language | Fr |
Themes |
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Discipline(s) |
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Publisher | Economica |
Publication date | 2012 |
ULB Institutional Reference | http://hdl.handle.net/2013/ULB-DIPOT:oai:dipot.ulb.ac.be:2013/136598 |